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Berry Paysan


Le Berry Paysan est notre journal départemental à parution trimestrielle. Rédigé par des paysans volontaires, il informe des actualités agricoles départementales depuis plus de 15 ans.


Le numéro du mois

n° 96 - mars 2024
Editorial
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Editorial

Eau rage, eau désespoir : de nouvelles contraintes



Tout ça, pour ça...
    Nous venons de vivre une grande mobilisation agricole en France. L'étincelle ? La fin de l'avantage fiscal sur le GNR*. Mais très vite la vraie raison de la colère paysanne s'est fait entendre : le manque de revenu. Après 2 semaines de blocages, de manifestations et de médiatisation, la grogne est retombée chez une partie des paysans. Ceux-ci semblent se contenter des quelques annonces faites alors même que les réponses de l'Etat sur le revenu sont complètement inexistantes.     Alors même que le libre échange à outrance est pointé du doigt par notre syndicat comme étant une des causes du probème, les vieux démons de l'agriculture productiviste refont leur apparition. A l'instar de notre cher ministre qui a maintenant un nouveau crédo dont il nous rabâche les oreilles : "il faut maintenir la souveraineté alimentaire de la France". Malheureusement Monsieur Fesneau n'a pas dû bien se renseigner sur la définition du mot souveraineté.
    Proposée par la Via Campesina en 1996, la souveraineté alimentaire est présentée comme un droit international qui laisse la possibilité aux populations, aux États ou aux groupes d'États de mettre en place les politiques agricoles les mieux adaptées à leurs populations sans qu'elles puissent avoir un effet négatif sur les populations d'autres pays. Elle se construit à l'origine dans l'objectif de permettre le respect des droits des paysans. La souveraineté alimentaire est donc une rupture par rapport à l'organisation des marchés agricoles mise en œuvre par l'OMC*.
    M. Fesneau, lui, nous propose de produire encore plus pour exporter davantage et ainsi peser sur les marchés internationaux, mais attention, par souci de nourrir une partie de l'Afrique. Quel sens du devoir...
    C'est pour le respect de ce principe de souveraineté alimentaire que la Confédération paysanne exige l'arrêt des accords de libre-échange et la suspension immédiate de toutes les négociations, dont les accords avec le Mercosur*, la Nouvelle-Zélande, le Vietnam… A l'heure de la récupération politique et de la manipulation des mots et des idées, il est plus que jamais temps de se recentrer sur la question essentielle : quel avenir voulons-nous pour l'agriculture française ?

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