La Confédération Paysanne de l’Indre rencontre le nouveau Préfet
18.10.2023 - 1. Nous interpellons le Préfet sur les dérives du développement de la production énergétique sur terres agricoles (photovoltaïque au sol et méthanisation)
Aujourd'hui, les projets d'installation de panneaux photovoltaïques au sol, sur des terres agricoles, naturelles ou forestières ou des projets « d'agrivoltaïsme » sont extrêmement nombreux. On dénombre plus de 2000 ha en cours d'instruction dans l'Indre. Au lieu de privilégier l'installation de ces énergies renouvelables – bien nécessaires à la transition énergétique – sur les zones déjà artificialisées (parkings, zones d'activités) ou sur les toitures, l'Etat pousse très fortement à l'installation de ces centrales au sol.
Quant à la méthanisation, nous constatons que les projets instruits et existants dans l'Indre fonctionnent grâce à l'alimentation du digesteur en fourrages et en céréales immatures. Il n'est pas acceptable de dédier ces cultures à la production énergétique quand elles pourraient être nourricières.
Nous demandons une politique de la sobriété et de transition énergétique qui n'artificialise pas les terres agricoles – déjà fragilisées par d'autres phénomènes (artificialisation, déprise, spéculation foncière) – et qui ne remette pas en cause leur vocation nourricière. Nous demandons à pouvoir tirer notre revenu de notre production alimentaire et non de la production énergétique sur nos fermes.
2. Nous interpellons le Préfet sur la nécessité de partager la ressource en eau
Dans l'Indre, les maraîchers et les jeunes installés ne peuvent installer de forages professionnels pour irriguer leurs cultures car les quotas départementaux de droit à prélever l'eau ont été dépassés. Il est urgent de remettre à plat les droits de prélèvement et de partager équitablement cette ressource tout en la protégeant, en priorisant les usages. La priorité doit toujours rester à l'eau potable et au bon fonctionnement de l'environnement. Parmi les usages agricoles, il faut privilégier les productions vivrières et stratégiques (maraîchage, semences par ex.) et l'abreuvement des animaux.
3. Nous interpellons le Préfet sur la gestion des dégâts de gibier
De plus en plus d'agriculteurs de l'Indre font face à des destructions de leurs cultures par des sangliers ou des cervidés. La politique de régulation gérée par l'Etat et déléguée aux fédérations de chasse est un échec. Malgré un objectif national, fixé en 2022, d'augmentation des prélèvements des espèces qui impactent le plus les cultures, nous constatons que cet objectif n'est pas atteint aujourd'hui. Nous demandons à l'Etat de faire respecter les engagements pris par chacun et de mettre en place en urgence les moyens nécessaires à la régulation de ces surpopulations. Il en va de la continuité de l'activité agricole dans certains territoires de notre département.
4. Nous interpellons le Préfet sur le manque de soutien financier à la transition écologique
Nous avons appris récemment que certaines aides de la PAC** vont voir leurs montants réduits au dernier moment, notamment les « écorégimes » soutenant les pratiques environnementales et les aides à destination des jeunes agriculteurs. Dans le même temps, une aide d'urgence à la filière biologique, en crise, a été débloquée mais les critères pour y être éligibles sont très restrictifs.
Nous dénonçons ce manque de soutien du gouvernement français à la transition écologique des exploitations agricoles et demandons une politique ambitieuse pour le soutien à l'agriculture biologique et au changement des systèmes agricoles vers des pratiques plus respectueuses de l'environnement.
CONTACTS PRESSE
Robin DOUBLIER : Co-porte-parole de la Confédération Paysanne 36 – 07 69 19 92 34
Sylvain GOURBAULT : Co-porte-parole de la Confédération Paysanne 36 – 06 87 89 66 60
Emilie DOUSSIN : animatrice de la Conf' 36 – 02.54.61.62.40 – 06.41.05.79.74
Revue de presse :
- RCF : Journal Edition du 20 octobre
- La Nouvelle République : 18 octobre
- France Bleu Berry : "Trois question à..." du 19 octobre







