Crise sanitaire : les réponses différenciées entre éleveur·euses dans les annonces du gouvernement sont inadmissibles !
09.10.2024 - Les éleveurs et éleveuses de l'Indre sont confrontés à une crise sanitaire inquiétante : les trois maladies qui se développent actuellement en France et touchent majoritairement les ovins et les bovins, la maladie hémorragique épizootique (MHE), la fièvre catarrhale ovine (FCO**) de sérotype 8 et de sérotype 3, se rencontrent toutes en région Centre. Dans un territoire d'élevage comme l'est notre département, les éleveurs et éleveuses ont besoin d'une politique de soutien à la vaccination et d'indemnisation des pertes de toutes ces maladies, sans distinction.
Dans les annonces gouvernementales récentes, la question de la fièvre catarrhale ovine (FCO**) de sérotype 8 est passée sous silence et traitée comme un problème de « seconde zone », alors que les pertes et la détresse des éleveur·euses ne sont pas différentes quand un cheptel subit la FCO** 3 ou la FCO** 8 ! La FCO** 8 frappe en ce moment de plein fouet nos collègues éleveurs ovins de Creuse et est déjà présente dans le Berry ! Ce tri entre éleveurs·euses est inadmissible et indigne.
Pour la FCO3, le gouvernement s'engage à la prise en charge financière du vaccin sur l'ensemble du territoire. Pour la MHE, la vaccination et les frais vétérinaires ne sont pas pris en charge pour l'ensemble des communes de l'Indre. Ces mesures sont essentielles pour tous les éleveur·euses qui souhaitent vacciner.
Quant à la FCO** 8, les vaccins ne seront pas pris en charge par l'État et seraient même indisponibles en nombre jusqu'en juin prochain ! Mais de quelle politique sanitaire parle-t-on ? Comment peut-on abandonner à ce point les éleveur·euses de la moitié de la France ! Dans la même logique cynique, aucune annonce sur des indemnités pour les pertes subies par la FCO8, au-delà de la possibilité d'accéder au FMSE[1], dont l'enveloppe est très contrainte avec des délais d'instruction et de paiement trop longs.
Les éleveur·euses ne sont toujours pas considéré·es. La Confédération paysanne ne peut accepter de voir des fermes disparaître, l'élevage fragilisé et menacé, à cause du manque d'anticipation, d'une gestion calamiteuse et d'une prise en charge de toutes les pertes économiques par les pouvoirs publics. Refuser de les prendre en compte, c'est aussi nier la qualité de leur travail, c'est abandonner l'élevage ovin et de ruminants en France.
La Confédération paysanne refuse que les éleveur·euses soient poussé·es vers la sortie par une politique sanitaire et de soutien de l'élevage insuffisante et excluante. Nos instances nationales rencontrent ce jour le Premier Ministre Michel Barnier pour porter cette exigence légitime de soutien à tous les éleveur·euses.
Le Comité de la Confédération Paysanne de l'Indre
[1] Fonds national agricole de mutualisation du risque sanitaire et environnemental







