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13.04.2022

Guerre en Ukraine : la Commission refuse d’agir sur les prix agricoles et cède à l’agriculture productiviste

13.04.2022 -
Nous nous joignons à la Confédération Paysanne nationale pour dénoncer l'utilisation de la guerre ukrainienne au profit du productivisme à tout prix et d'un recul des ambitions environnementales.

La Commission européenne vient d'annoncer, en lien avec les conséquences de la guerre en Ukraine, la possibilité pour les États membres de déroger exceptionnellement « aux règles du verdissement » pour 2022, afin de « produire plus » en utilisant les jachères. La Commission avance un potentiel de 4,5 millions d'hectares en Europe, sans précision. Les jachères font partie des surfaces d'intérêt écologique (SIE) jugées nécessaires pour plus de biodiversité et de durabilité des systèmes agricoles européens. En France, les jachères sont souvent des surfaces pas ou difficilement productives.


Parallèlement, les niveaux de rendement stagnent voire diminuent pour des raisons agronomiques et climatiques, principalement dans les systèmes à forte intensification. La Commission fait le donc choix tordu des jachères et va jusqu'à y tolérer l'usage de pesticides ! Un grand écart scandaleux avec les objectifs de la stratégie Farm to Form et avec la fonction même des SIE.


Une fois encore, la Commission cède aux tenants d'une agricultrice productiviste qui, depuis le début, instrumentalisent la guerre en Ukraine pour pousser leurs pions. Leur « produire plus » se heurte d'ailleurs à une incohérence : produire plus signifie consommer plus d'énergie et plus d'engrais, exactement ce qui manque à l'agriculture productiviste, largement dépendante dans ces deux secteurs.


S'il s'agit de « produire plus », la solution urgente est d'arrêter d'utiliser les productions alimentaires pour la production énergétique (agro-carburant, méthanisation), proposition d'ailleurs formulée la Commission. En France, cela libérerait immédiatement jusqu'à 5% de la surface agricole pour la production alimentaire, face a un potentiel incertain de 2% pour les jachères.


Pour autant, la Confédération paysanne réaffirme que le « produire plus » n'est pas la bonne réponse face à une crise de la répartition des denrées alimentaires, non de la production. Cette crise de la répartition imposerait que la Commission s'attaque aux prix et à la spéculation, déjà facteurs de famines. Or, s'agissant des prix, elle se contente de pointer le problème de leur « volatilité », sans propositions concrètes.


Pour assurer la sécurité alimentaire des populations vulnérables, la Commission pourrait pourtant activer immédiatement deux leviers : le contrôle du prix des céréales et l'instauration de prix solidaires. Les populations fragiles, qu'elles soient en France, en Ukraine, en Afrique, ne seront jamais en mesure d'accéder à l'alimentation tant que le prix du blé sera déterminé par la spéculation financière. Le faire croire est soit naïf soit d'un cynisme inouï.

La Confédération paysanne a toujours plaidé et oeuvré pour la solidarité avec les peuples, c'est d'ailleurs le principe même de la souveraineté alimentaire que nous défendons, concept créé par la Via Campesina et porté par 182 organisations et 200 millions de paysan.nes à travers le monde. Nous n'avons donc aucune leçon de solidarité à recevoir de celles et ceux qui aujourd'hui veulent se faire passer pour les « sauveurs de l'humanité ».

https://www.lanouvellerepublique.fr/indre/jacheres-cultivables-produire-plus-n-est-pas-la-solution-selon-la-conf-de-l-indre?fbclid=IwAR3JAKn8JQ5-g5z0dFvXtTn2UgYWbbWz3NRJM0yAHblc523Gow8pjBFfcmk

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