Zones de non-traitement : une charte floue en consultation
Pour la Confédération Paysanne de l'Indre, la mise en place de cette charte sur les zones de non-traitement n'a d'autre vocation que d'acheter la paix sociale dans les campagnes, avec l'accord du lobby des pesticides. Cette nouvelle version de la charte est particulièrement imprécise et laisse donc toute place aux interprétations subjectives : définitions floues des « zones d'agrément régulièrement fréquentées », des « très grandes propriétés » ou encore des moyens à disposition des agriculteurs pour prévenir le voisinage en cas de traitement… Elle n'est finalement qu'une façon de faire semblant de prendre en considération la situation des riverains, tout en se dédouanant de toute politique publique d'ampleur réellement protectrice. L'arbitrage et la concertation entre citoyens et agriculteurs ne portera que sur quelques mètres de distance de traitement qui ne feront aucune différence systémique.
La meilleure manière de protéger la santé des paysan.nes et de la population en général est de permettre au monde agricole de s'affranchir des pesticides. Pour la Confédération paysanne, on ne protégera les riverains qu'en protégeant également les paysans. Cela se fera par l'interdiction immédiate des molécules les plus dangereuses et une généralisation des alternatives aux pesticides sur tout le territoire.
Les fermes Dephy* montrent qu'il est possible d'atteindre une baisse d'au moins 50% de l'utilisation des pesticides à système économique constant. Pour s'affranchir des pesticides, seuls des soutiens massifs aux paysans pour changer leurs pratiques et restructurer leur système permettront une généralisation de l'évolution des pratiques. Car ce qui l'empêche, ce n'est pas la supposée absence d'alternatives, mais le surcoût du changement.
* Le réseau FERME DEPHY rassemble plus de 3 000 exploitations engagées dans une démarche volontaire de réduction de l'usage de pesticides